{En 2013, les autorités égyptiennes ont détenu une cigogne migratrice pour espionnage. Après une enquête plus approfondie, il s'est avéré qu'il s'agissait d'un instrument de suivi fonctionnel fixé par des scientifiques hongrois qui effectuaient des recherches sur les habitudes migratoires des oiseaux. Cet incident, qui semble amusant au premier abord, forme la base de l'œuvre d'Amin intitulée The General's Stork (La cigogne du général), qui examine la politique de surveillance aérienne - sur fond de prophéties bibliques, de guerre des drones et de récits coloniaux - à partir d'une vue d'oiseau. Stimulée par une recherche continue, The General's Stork a évolué au fil du temps pour examiner comment la conquête du ciel - par le biais de techniques d'arpentage, de cartographie, de bombardement et de drones - a effectivement transformé la puissance occidentale en une sorte de parade aux armes de haute technologie. À travers le prisme de la paranoïa qui peut conduire un oiseau à être accusé d'espionnage, ce travail révèle en outre la mesure dans laquelle les techniques militaires de visualisation définissent et finalement délimitent la topographie du Moyen-Orient.
Courtoisie de l'artiste et de la galerie Zilberman.}
{L'artiste Heba Y. Amin (née en 1980 au Caire) s'intéresse à des thèmes politiques et à l'histoire des archives, en utilisant des techniques mixtes telles que le film, la photographie, la performance et l'installation. Sa recherche artistique adopte une approche spéculative, souvent satirique, pour remettre en question les récits de conquête et de contrôle.
Amin est professeur d'art numérique et temporel à l'ABK-Stuttgart, cofondatrice du Black Athena Collective, commissaire d'art visuel pour le journal MIZNA et siège actuellement au comité de rédaction du Journal of Digital War.
Elle a reçu le prix Sussmann 2020 pour les artistes engagés dans les idéaux de la démocratie et de l'antifascisme, et a été sélectionnée comme boursière Field of Vision, NYC (2019).
Le travail d'Amin a été présenté dans de nombreuses expositions, notamment The Mosaic Rooms, Londres (2021) ; la Böttcherstrasse Prize Exhibition, Brême (2018) ; Eye Film Museum, Amsterdam (2020) ; Musée du Quai Branly, Paris (2020) ; Musée MAXXI, Rome (2018) ; Biennale de Liverpool (2021) ; 10e Biennale de Berlin (2018) ; 15e Biennale d'Istanbul (2017) ; 12e Biennale de Dak'Art (2016), pour n'en citer que quelques-unes.
Sa dernière publication, Heba Y. Amin : The General's Stork (ed. Anthony Downey) a été récemment publiée par Sternberg Press (2020) et ses œuvres et interventions ont été couvertes par le New York Times, The Guardian, the Intercept, et la BBC entre autres.
En outre, Amin est également l'une des artistes à l'origine de l'action de graffitis subversifs sur le plateau de la série télévisée "Homeland", qui a reçu une attention médiatique mondiale.}
