12/05/2022
10:00
L'AGORA GABES

MASTERCLASS GHASSEN SALHAB


Des mots pour (ne pas) le dire Il n’était pas une fois. Ça ne raconte pas. Ne se raconte pas. Ça vit en mourant. Imperceptiblement. Inexorablement. Et se vit à son corps défendant (Re) sentir éprouver se laisser traverser par les images et les sons de son Monde. Son Monde d’après les morts multiples du Monde. La défaite est consommée. Implacable constat. Mais après? Seule la poésie ! Noir et blanc pas vraiment noir ni uniformément blanc. Dakar, Paris, Paris-Beyrouth. Beyrouth. La Filmer .Écumer la ville et les fantômes qu’elle a engendrés. Jusqu’à l’épuisement du voir. S’en détourner. Élaguer, Épurer, perturber, surcharger, saturer. Monter son beau souci dirait JLG Tensions, disruptions. Phrasé, rythme, coupe franche. Au photogramme près. Il n’y pas que l’image. Sons par delà, en deçà, avançant, reculant, ferraillant avec l’image. Celle là, celle d’après et celle d’avant, la parasitant. Couches se superposant. Fixité (du plan), n’est pas immobilité. Imperturbable écoulement du temps. Visages. Se faisant face. Improbables contre-champs. Se dévisageant, Nous dévisageant. Advenant au monde à la faveur d’une surimpression. N’exprimant pas mais étant. Mer. Traversée. Calme. Démontée accouchant d’un vampire. Engrossée par la guerre. Mais que va-t-on chercher dans ses tréfonds ? Un (re) commencement? Encore faut il être mort. Nous ne sommes que mourants. (Posthume). 12 Mai 09:30 L’Agora

Ghassen Salheb

Né au Sénégal. Il a réalisé 8 longs métrages : Beyrouth fantôme, Terra Incognita, Le dernier homme, 1958, La Montagne, La Vallée, Une rose ouverte et La rivière… ainsi que plusieurs « essais », L’encre de Chine, (Posthume)… Le Fema La Rochelle, les JCC et la Cinémathèque du Québec lui ont consacré une rétrospective. Auteur de deux livres : « fragments du Livre du naufrage » et « à contre-jour».